Bioplastique
Actualité
« Le marché de l’emballage nous
demande depuis quelques années ce
que nous pouvons leur proposer en
matière de biopolymères, notamment
en terme de ressources renouvelables.
» explique Guy Debras, directeur
Recherches Polyoléfines chez Total
Petrochemicals. « Dans ce projet de
recherche ambitieux, nous prévoyons
la construction d’une unité pilote de
fabrication d’une capacité de 1500 tonnes/
an de PLA en Belgique que nous
lançons avec notre partenaire Galactic
et avec le support de la Région wallonne
dans le cadre des pôles de compétitivité
du plan Marshall wallon. »
Le projet prévoit une phase de recherche
d’au moins quatre ans, délai qui devrait
permettre à Total Petrochemicals d’offrir
une gamme de PLA de deuxième
génération avec des propriétés améliorées.
Le PLA, un polymère
complémentaire aux plastiques
d’origine pétrolière
Bio-assimilables par l’organisme, les
En partenariat avec Galactic, Total Petrochemicals se lance dans
le développement d’une nouvelle technologie de production de PLA,
un bioplastique d’origine végétale renouvelable.
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le PLA sont déjà utilisés depuis plus depuis plus de vingtans dans le secteur biomédical
pour produire du fil de suture, des broches ou des enrobages de médicaments.
« Les programmes de recherche
les plus récents », souligne Guy Debras,
« ont également montré que l’on pouvait
étendre leur utilisation à d’autres
domaines : fibres textiles, gobelets
jetables, emballages alimentaires…
»
Car, au-delà de leurs caractères biodégradable
et biorenouvelable, les PLA
complètent l’offre des polymères de
commodité traditionnels.
« À terme, le PLA pourrait être un
polymère complémentaire aux polymères
d’origine fossile tels que le PS,
le PP et le PE », confirme Jean-Michel
Brusson, Responsable R&D du pôle
Biopolymères. « L’objectif de notre
recherche n’est pas de remplacer les
autres polymères de commodité. Le
PLA trouvera sa place en fonction de
ses propriétés et de ses fonctionnalités
propres. »
PLA (Acide PolyLactide) :
un projet de recherche ambitieux
Pour la mise en oeuvre de l’unitépilote
de production de PLA,
quels délais prévoyez-vous pour
passer à une phase de production
industrielle ?
Philippe Coszach :
Quelle spécificité offrez-vous par
rapport à la concurrence ?
Ph. C. :
PLA avec des matières premières
sans OGM ?
Ph. C. :
Galactic, un des leaders mondiaux d’acide lactique
Interview de Philippe Coszach, Business Development and Research Manager chez Galactic.
« Pour produire du PLA », explique
Gloria Vendrell, Responsable Marché
Polyéthylène Film, « les industriels
exploitent aujourd’hui la betterave ou
la canne à sucre afin d’obtenir un jus
sucré (la sucrose).
Après fermentation, ce jus donne de
l’acide lactique. Équivalent du naphta
dans la pétrochimie, cet acide lactique
va alors permettre de produire un
monomère : le lactide. Polymérisé, ce
lactide donnera du PLA. »
« À l’avenir, d’autres ressources renouvelables
sont déjà envisageables »
ajoute Jean-Michel Brusson. « A terme,
pourquoi ne pas envisager d’utiliser
la biomasse (résidus forestiers) et
certains déchets de l’agroalimentaire
(mélasses). Beaucoup de chemin
reste à parcourir mais cet aspect de
l’approvisionnement des matières
premières sera un élément important
pour la durabilité de la technologie. »
Ressources renouvelables : produire du plastique avec du sucre
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Plus d’infos sur Galactic :
www.lactic.com
base en belgique,notre
unité-pilote va clairement faire appel
à de la matière première locale sans
OGM. Et lorsque nous passerons
à une phase plus industrielle, nous
aurons les mêmes exigences en
termes d’approvisionnement.
en quinze ans de recherche
et développement, nous avons
élaboré une technologie qui nous
permet de nous différencier par rapport
à l’offre existante. Cette technologie,
renforcée par l’expertise
apportée par Total Petrochemicals
pour la mise au point d’un PLA de
deuxième génération, nous permettra
de proposer des produits qui
pourront aisément être complémentaires
aux polymères de commodité
traditionnels en termes de coûts et
de process.
nous allons
consacrer deux ans à la construction
de l’unité-pilote. À l’issue de
ces deux années, nous serons en
mesure de proposer nos premières
productions de PLA de première
génération. Nous pensons qu’il nous
faudra encore deux années supplémentaires
pour valider tous les
aspects technologiques du procédé
: bilan matière, rendement énergétique,
procédé… avant d’envisager
d’entrer véritablement dans une
phase industrie